La dyspraxie

Les troubles développementaux sont nombreux. Il s’agit des fameux troubles « dys » dont on entend de plus en plus parler. Ainsi, peut-être connaissez-vous déjà la dysphasie, la dyslexie, la dysorthographie ou encore la dyscalculie et la dysgraphie ? Mais avez-vous déjà entendu parler de la dyspraxie ? De la dyspraxie verbale ? Non ? Cet article a justement pour objectif de revenir sur la définition et l’explication de ces différents termes.

Un trouble « dys »

Définition

Les troubles « dys » sont des troubles apparaissant pendant l’enfance et affectant le développement ou l’apprentissage d’un domaine spécifique : le langage oral pour la dysphasie, la lecture pour la dyslexie, l’orthographe pour la dysorthographie, le raisonnement logicomathématique pour la dyscalculie, le graphisme pour la dysgraphie.

Si, étymologiquement, le préfixe grec « dys » signifie « difficulté », il faut bien comprendre qu’un trouble « dys » n’est pas la manifestation d’un simple « retard ». En effet, il s’agit d’un trouble durable, à la sévérité variable, parfois invisible, qui nécessite une prise en charge spécifique et des adaptations au quotidien.

Signes cliniques de la dyspraxie

Quant à la dyspraxie (ou T. D. C., Trouble développemental de la Coordination, ou T. A. C., Trouble d’Acquisition de la Coordination), elle peut être définie comme étant une difficulté à planifier et exécuter des mouvements coordonnés. On comprend alors mieux pourquoi ce trouble complique la réalisation de très nombreuses activités quotidiennes :

  • Difficultés d’habillage : s’habiller, se coiffer, lacer ses chaussures, etc.,
  • Difficultés de motricité globale : monter les escaliers, s’équilibrer, faire du sport, etc.,
  • Difficultés de motricité fine : manipulation d’objets, écriture, coloriage, découpage, etc.,
  • Difficultés temporo-spatiales et visuo-spatiales : orientation dans le temps et l’espace, géométrie, suivre une ligne ou la trajectoire d’un objet, etc.,
  • Difficultés visuo-constructives : assemblage d’objets, réalisation de puzzle, etc.,
  • Difficultés d’élocution : coordination des mouvements orofaciaux,
  • Difficultés à apprendre de nouveaux gestes,
  • Maladresses, chutes.

Par conséquent, on peut également noter chez la personne dyspraxique des difficultés d’organisation et de concentration, ainsi qu’une grande fatigabilité du fait d’un contrôle gestuel permanent. La dyspraxie affecte en outre la pratique de certains sports et loisirs (comme par exemple l’apprentissage d’un instrument de musique).

Enfin, il convient de prendre en compte l’impact des difficultés engendrées par la dyspraxie sur les performances scolaires et ne pas méconnaître un éventuel isolement social.

Pour aller plus loin, détaillons à présent un des symptômes peu connus de la dyspraxie : les difficultés d’élocution. Celles-ci portent un nom, il s’agit de la dyspraxie verbale.

La dyspraxie verbale

Définition

Le terme « verbal » signifie initialement ce qui concerne le verbe, les mots, et par extension la parole.

La dyspraxie verbale est donc un trouble qui affecte la planification et l’exécution des gestes moteurs articulatoires. Elle peut faire partie d’une dyspraxie « globale » ou être isolée, c’est-à-dire ne toucher que la parole (trouble développemental des sons de la parole).

Signes cliniques de la dyspraxie verbale

Le diagnostic de dyspraxie verbale est, encore aujourd’hui, difficile à poser, car certains signes cliniques sont communs au trouble phonologique, pouvant être présent au sein d’un trouble développemental du langage oral (anciennement dysphasie) ou d’un trouble développemental des sons de la parole. Seul un orthophoniste, spécialiste de la communication et du langage, peut établir ce diagnostic, en s’appuyant sur un faisceau d’éléments caractéristiques de la dyspraxie verbale :

  • Inintelligibilité de la parole : difficultés à produire correctement certains sons qui paraissent alors déformés,
  • Erreurs phonologiques : simplifications, omissions ou substitutions de sons,
  • Production de phrases courtes et simplifiées,
  • Mauvaises coordinations oro-faciales : difficultés à réaliser des mouvements de bouche, lèvres, langue,
  • Parfois, difficultés de succion et de déglutition observées dès la naissance.

Si la dyspraxie verbale est isolée, on ne note pas de trouble du langage oral (lexique, morphosyntaxe, phonologie), même si les deux peuvent être associés. Les erreurs phonologiques et les simplifications de phrases sont alors secondaires aux difficultés articulatoires. Là encore, la fatigabilité est importante, tant les efforts mobilisés afin de se faire comprendre sont souvent importants. La communication et les relations sociales peuvent être impactées.

Pour conclure, il convient d’insister sur trois points essentiels à avoir à l’esprit concernant les troubles « dys » : s’informer sur le trouble et consulter un spécialiste pour établir un diagnostic, connaître les spécificités du trouble chez son enfant (manifestations, sévérité, répercussions), entamer une rééducation auprès d’un professionnel et mettre en place des adaptations quotidiennes adaptées. Selon les domaines touchés, vous pouvez consulter : un orthophoniste (dyspraxie verbale, difficultés oro-faciales), un ergothérapeute, un psychomotricien, un podologue (difficultés motrices, posturales) et/ou un orthoptiste (difficultés visuo-spatiales).

La dyspraxie est reconnue par la Maison Départementale du Handicap (MDPH) : n’hésitez pas à constituer un dossier afin d’obtenir des aides humaines (AESH) et/ou matérielles (ordinateur, outils ergonomiques) pour la maison et l’école. Le mot « handicap » ne doit pas vous faire peur, il s’agit de reconnaître les difficultés de votre enfant et de l’aider dans son quotidien afin que l’impact de son trouble soit le plus minime possible.

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