Quelques chiffres sur la schizophrénie et les troubles bipolaires
La fréquence de la schizophrénie et des troubles bipolaires dans la population est de 1% ; si on prend tout le trouble psychotique c’est à peu près 4-5% de la population générale, c’est un chiffre substantiel. Si on compare cette prévalence ou bien la fréquence de ces maladies dans la population générale, 4-5% c’est beaucoup plus que le diabète, la sclérose en plaques, c’est plus que la maladie d’Alzheimer. Le terme « rare » est une manière toute relative de dire les choses, c’est malgré tout un nombre qui est assez important.
L’histoire de la schizophrénie et du trouble bipolaire
Quelques mots d’histoire, la schizophrénie et le trouble bipolaire ont été définis par un psychiatre allemand de Kraepelin au début du 20ème siècle ; à l’époque il avait réalisé beaucoup de travaux scientifiques afin de mieux comprendre les maladies mentales sous la forme d’autopsie.
C’est à ce moment-là que Alzheimer qui travaillait avec Kraepelin a identifié la maladie d’Alzheimer comme une entité spécifique du cerveau. Kraepelin a décrit de manière très claire ce qu’il a appelé à l’époque la démence précoce, par contraste à la schizophrénie qui est selon ses termes une démence tardive. La schizophrénie est une démence précoce car la détérioration fonctionnelle commence à un âge relativement jeune, en général chez les hommes c’est aux environs de 18 ans, chez les femmes c’est aux environs de 20-22 ans. Il a également séparé cette démence précoce du trouble bipolaire, en réalité ce trouble caractérisé par des traits spécifiques, à savoir des périodes où la personne est très déprimée pendant quelques semaines ou quelques mois, des périodes où la personne est maniaque c’est-à-dire excitée, ces deux périodes d’excitation ou de manies sont séparées par des périodes dites libres où il n’y a pas de symptômes.
Contrairement à la démence précoce où il y a une détérioration progressive du fonctionnement de la personne, dans la maladie bipolaire on n’observe pas cette détérioration. Ce sont là les traits caractéristiques qui ont été déjà établis dans le début du siècle par E. Kraepelin. A l’époque, il avait prédit que ces deux maladies du cerveau étaient héréditaires.
L’origine du mot « schizophrénie »
La deuxième personne qui est importante dans l’histoire de la schizophrénie, c’est un psychiatre suisse Eugène Bleuer, celui qui pour la première fois a introduit le mot de schizophrénie, un mot constitué de deux particules : schizen ou en anglais splint (division) et phrène c’est-à-dire le « mind » ou l’esprit. C’est probablement de là que vient cette confusion populaire de l’excitence d’une double personnalité, à l’époque il ne voulait pas donner ce sens-là au mot de schizophrénie. En effet, Bleuer voulait dire que dans splint mind, il y a comme une espèce de non-coordination ou absence de coordination entre la pensée et les émotions, si bien que la personne qui souffre de schizophrénie a cette difficulté à coordonner ses pensées avec ses émotions.